29 sCIMG1317.3eptembre 2001, 7 heures du matin. Depuis une semaine, je suis très fatigué, sans énergie, j’ai des hématomes qui apparaissent sur tout le corps, pourtant je ne me cogne nulle part. Bizarre… Le vrai choc vient des toilettes, car ce matin j’urine du sang ! Paniqué, je demande à mon épouse de me faire une prise de sang. Les résultats sont surprenants : Je n’ai plus aucune plaquette. Au laboratoire d’analyse médicale, ils n’ont jamais vu ça. Sans plaquette, je suis en danger de mort, je ne peux pas cicatriser ni retenir mon sang dans mes veines, et si je me blesse, la moindre coupure me sera fatale.

Mon médecin m’envoie immédiatement à l’hôpital Robert Debré à Reims. Une analyse de ma moelle osseuse révèle une aplasie médullaire sévère. Ma moelle osseuse ne fonctionne plus. Je ne fabrique plus mon sang. Mes cellules sanguines meurent sans être renouvelées. Les essais de stimulation de ma moelle osseuse pour la réactiver sont sans effet et la conclusion des spécialistes est sans appel : Si je ne subis pas une greffe de moelle osseuse, je suis condamné.

A l’hôpital de Reims, je suis temporairement sauvé grâce à des transfusions de plaquettes et de sang total. J’en profite pour remercier très chaleureusement tous les donneurs bénévoles de sang et de plaquettes qui sauvent des vies sans rien demander en retour. Il faut maintenant trouver un donneur de moelle osseuse compatible pour tenter une greffe. Mes frères Laurent et Eddy se portent immédiatement volontaires et, ô bonheur!  Laurent est parfaitement compatible.

Le 29 octobre, je suis transféré à l’hôpital Saint Louis à Paris, dans le service Trèfle 3, spécialisé dans les greffes de moelle osseuse. Le 15 novembre, on prélève à Laurent un litre et demi de sa moelle osseuse et je suis greffé dans la foulée. L’excellente compatibilité de la moelle osseuse de mon frère me permet de passer toutes les étapes de la greffe avec succès. Viennent alors les longues semaines de convalescence, le plus souvent seul.

Très vite, Gilbert, un représentant de l’association EGMOS, vient me rendre visite. Son écoute, DSC_0202sa présence chaleureuse, ses mots rassurants me soutiennent et me donnent le moral. Dans les semaines qui suivent, d’autres visites d’EGMOS ont lieu, avec d’autres représentants de l’association. Ces visites m’aident à tenir le coup dans ces moments difficiles et me permettent d’envisager l’avenir avec sérénité.
Un an après ma sortie de l’hôpital, totalement guéri, et travaillant à Paris, je décide d’adhérer à l’association EGMOS et de devenir un membre actif en effectuant moi aussi des visites aux greffés. J’ai pu faire cette action pendant les quelques années où j’ai travaillé à Paris, et j’espère avoir apporté l’espoir d’une guérison et le courage d’affronter les difficultés à tous les greffés rencontrés. Aujourd’hui en poste loin de Paris, je ne peux plus faire de visites aux greffés, mais je reste adhérent à l’association EGMOS et l’encourage financièrement pour qu’elle poursuive encore longtemps son magnifique travail auprès des greffés.

Eric