Qu’est-ce que la moelle osseuse ?

La moelle osseuse est une « usine » dans laquelle sont fabriqués tous les éléments cellulaires du sang, à savoir les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. C’est là le lieu de naissance, de multiplication et de maturation de ces éléments essentiels à la vie.

A quoi sert la greffe de moelle osseuse ?

La greffe de moelle osseuse a pour but de remplacer la moelle malade d’un patient par une moelle saine provenant d’un donneur sain ayant la même carte d’identité tissulaire HLA*. Elle permet la reconstitution des cellules sanguines et du système immunitaire. Elle est à l’origine de la guérison de nombreuses maladies du sang.

Les techniques de greffe de moelle

Il s’agit de la greffe réalisée avec un donneur autre que le malade lui-même, par opposition à l’auto-greffe.
La moelle située au niveau du tissu spongieux de l’os est en réalité un liquide analogue au sang. Le prélèvement se fait sous anesthésie générale car il faut ponctionner l’os à l’aide d’une aiguille pour en aspirer le contenu. Plusieurs ponctions sont nécessaires afin d’en obtenir une quantité suffisante.
La moelle ainsi prélevée est ensuite filtrée, concentré, puis injectée immédiatement au malade receveur comme une simple transfusion sanguine.
Une fois la moelle prélevée, ce consiste à faire le tri de façon à retenir les cellules souches et à éliminer les cellules non indispensables à la greffe.
La méthode de prélèvement consiste à recueillir à partir du sang les cellules souches du donneur situées dans la moelle osseuse. Le travail commence par l’injection dans le sang du donneur d’un facteur de croissance, le GCSF, qui active la moelle. C’est une substance présente dans notre organisme mais qui, donnée à fortes doses sur 3 jours, permet de mobiliser les cellules souches. Il suffit ensuite de les récupérer en utilisant la même technique que celle employée pour un prélèvement lors d’un don de plaquettes.
La méthode consiste à recueillir les cellules souches issues du sang du cordon ombilical que l’on a prélevé à la naissance du nouveau-né. Ces cellules souches étant plus immatures et immunologiquement moins agressives que les cellules de la moelle osseuse, il devient possible de faire des greffes moins compatibles et donc de soigner un plus grand nombre de patients.

Les préparations à la greffe

La compatibilité entre le patient et le donneur ne peut être parfaite. Il est donc indispensable de préparer l’organisme du malade à accepter le greffon dans les meilleures conditions possibles : c’est le conditionnement qui a pour finalité de favoriser la prise de greffe. Il en existe différents types :

  • Le conditionnement myéloablatif : le but de cette préparation à la greffe consiste à détruire la moelle malade par une chimiothérapie, ou une combinaison de chimiothérapie et de radiothérapie. Cette moelle délétère sera ensuite remplacée par une moelle saine. Ce traitement est avant tout réservé à de jeunes patients
  • Le conditionnement non-myéloablatif : il s’agit d’un conditionnement atténué, on dit aussi « à intensité réduite » qui est de plus en plus proposé aux patients. Cela implique une préparation moins toxique et un risque moindre de complications. Il s’agit de favoriser la prise de greffe. Afin d’éviter le rejet du greffon, le traitement va consister dans un premier temps à neutraliser le système immunitaire du patient sans trop s’attaquer directement à sa maladie puis, en second lieu, à utiliser l’effet anti-tumoral et immunologique du greffon (effet GVL – Graft Versus Leukemia). Il va s’ensuivre un chimérisme mixte, c’est-à-dire une coexistence des cellules malades du patient avec le greffon du donneur. Puis progressivement, les lymphocytes du greffon vont prendre le dessus et éliminer les cellules délétères du malade.

Ce type de traitement allégé proposé à de plus en plus de patients concerne en général les personnes âgées qui ne pourraient pas supporter un conditionnement myéloablatif. Les patients sont dans ce cas installés dans des chambres protégées des infections mais, la plupart du temps, ils ne sont pas isolés en chambre stérile.

Le choix du donneur

En général, le donneur est un membre de la famille sélectionné parce que sa moelle est identique pour les systèmes de compatibilité tissulaire ou système HLA dans une proportion d’environ 25%.
En l’absence de donneur familial, un donneur non-apparenté, HLA compatible au niveau des cellules et des tissus, peut être trouvé sur un fichier de donneurs volontaires.
On peut également recourir à un donneur de cellules souches issues du sang de cordon ombilical du nouveau-né (voir ci-dessus les avantages de ce type de greffe).

Après la greffe

Le malade reste en aplasie* totale (absence quasi totale de toutes les variétés des globules du sang) pendant au moins 15 jours jusqu’à ce que les cellules souches de la moelle se reproduisent et forment les cellules sanguines.

Dans le cas d’un conditionnement atténué ou réduit, le malade n’est pas mis directement en aplasie.
Les précautions d’asepsie* sont alors indispensables car l’organisme ne peut se défendre. C’est un moment difficile à passer physiquement et moralement parce que le malade est fatigué et l’attente est angoissante.

Il est nécessaire d’effectuer des prélèvements sanguins quotidiens pour suivre l’évolution de la numération et de la formule sanguine*.

(*) Voir définition dans notre lexique