Témoignage d’une greffée de moelle osseuse

L’an dernier, j’ai appris que j’étais malade et que j’avais besoin d’une greffe de moelle osseuse. C’était un dimanche. Quelques jours plutôt, j’étais encore en stage de fin d’études, à deux mois de mon diplôme, avec un doctorat prévu juste après.

Tout s’est précipité : les examens médicaux, l’attente, l’inquiétude. Heureusement, ma sœur était compatible. Le 19 juin, je suis rentrée à l’hôpital. Ce n’est pas un lieu facile, mais les personnes qu’on y croise font toute la différence. J’en suis ressortie 35 jours plus tard, soulagée, même si ce n’était pas encore terminé et que le quotidien restait exigeant. Marcher ou rester debout n’était plus un problème, mais courir ou monter des escaliers demeurait compliqué.

J’ai repris mon stage à distance. Ma concentration n’était plus la même. Alors j’ai tenté de retrouver mes forces, petit à petit, à travers le sport et le travail. En décembre, j’ai commencé mon doctorat en présentiel. La fatigue était toujours là, les émotions aussi. Reprendre une vie sociale après une telle épreuve n’est pas simple. C’est une maladie où l’on se retrouve très isolé, alors revenir parmi les autres fait du bien… mais c’est aussi un défi.

Presque un an plus tard, je vais mieux. Je cours 5 km à la Course des Héros avec l’association EGMOS. Heureuse d’avoir rencontré ces personnes engagées, elles aussi touchées par ce parcours.

Au milieu de cette épreuve, il y a eu beaucoup de lumière : ma sœur qui m’a donné sans hésiter sa moelle osseuse, le personnel soignant, ma famille, mes amis, et tous ceux qui œuvrent chaque jour pour que d’autres puissent guérir.

Être donneur, c’est offrir une vraie chance à quelqu’un de vivre. On ne mesure jamais vraiment ce que ce geste représente, jusqu’à ce qu’on en ait besoin.

Avant tout cela, je n’avais jamais entendu parler du don de moelle osseuse ni du registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse. Toute personne de moins de 36 ans et en bonne santé peut s’y inscrire. C’est incroyable de penser que des personnes s’inscrivent volontairement sur ce registre pour un jour peut-être aider des inconnus. Si elles sont appelées à donner, le processus n’est ni douloureux ni compliqué. La plupart du temps, les cellules souches du donneur sain sont simplement prélevées dans son sang pour être transfusées à la personne malade.

Être donneur, c’est offrir une vraie chance à quelqu’un de vivre. On ne mesure jamais vraiment ce que ce geste représente, jusqu’à ce qu’on en ait besoin.

Candice Banes

 

Pour s’informer et se préinscrire sur le fichier de donneurs volontaires rendez-vous sur le site officiel : www.dondemoelleosseuse.fr